Faut-il bannir le coaching téléphonique ?

27/02/2013 17:15

 

Coacher par téléphone est une expérience particulière. Il s'agit cependant d'une modalité parfaitement acceptable dans le cadre d'un accompagnement professionnel. Et très utile quand, pour des raisons d'éloignement géographique ou d'agenda, il est difficile d'organiser un rendez-vous.
 
J'ai remarqué, notamment en life coaching, que le choix d'un accompagnement par téléphone pouvait être une manière de surmonter certaines peurs (timidité, crainte de s'engager dans un processus que l'on ne maîtriserait pas, etc.). La relation qui se noue ainsi évite un face-à-face trop engageant. Ce peut être un moyen pour ces personnes de faire un premier pas, tout en conservant une distance qui les rassure.
 
Cependant, ce sont là des cas rares, et pour ce qui concerne le coaching professionnel, demandé dans le cadre d'une entreprise, le coaching téléphonique est généralement choisi pour sa souplesse. Deux cas : une relation engagée en "présenciel", et par la suite, dans le cours de l'accompagnement, une partie du temps est utilisé par téléphone ; ou un accompagnement réalisé intégralement au téléphone, ou par skype, etc. Ceci permet à une organisation de proposer des modules d'accompagnement à ses collaborateurs quelque soit leur implantation géographique.
 
Est-ce que le téléphone change la nature même de la relation, sa richesse ? La voix donne beaucoup d'informations sur l'autre. J'entends les arguments de ceux pour qui le canal sonore est un vecteur de communication étroit, et lui reprochent de masquer tout ce qui s'échange visuellement, le langage corporel, le jeu des regards, les expressions du visage, etc. Toutefois je peux dire d'expérience que, lorsque le support de la relation se réduit à la voix, l'attention portée par celui qui écoute est de nature différente, et son acuité plus forte. La vibration de la voix est un sismographe subtil, d'une extrême sensibilité, qui renseigne à travers des modulations, des silences, des changements de rythme, quant à l'état d'esprit de notre interlocuteur - et parfois sur ses gestes (on "entend" un sourire).
 
Moins confortable que l'échange direct, le téléphone incite à mener des séances courtes (1h par exemple), qui pourront souvent être centrées sur des objectifs professionnels très concrets. Des séances qui pourront s'insérer dans le planning de la personne coachée pour un besoin de réflexion spécifique, la préparation d'une réunion, un événement. S'il est vrai que le travail téléphonique ne conviendra pas à tout le monde, la flexibilité qu'il offre a, aussi, de la valeur.
 
Rédigé par Marc Traverson